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L’Annelies-llena, l’un des plus gros chalutiers du monde, se prépare à lancer ses filets gigantesques dans l’Atlantique, entre le Groenland et les Açores, en quête de merlan bleu. Objectif : cibler des milliers de tonnes de ces poissons pélagiques pour les transformer à son bord en pâte de surimi surgelée. Il pourrait en prélever 20 000 tonnes, soit une bonne part des 53 000 tonnes du quota français. Pourtant ce navire usine ne bat pas pavillon tricolore : il a fait partie de la flotte de Parlevliet & van der Plas, avant que ce groupe néerlandais champion de la pêche industrielle ne le revende à sa filiale polonaise Atlantex, alors que ce pays ne dispose pas de quota pour ce poisson.
De retour en Europe en provenance du Pérou et du Chili, dans le Pacifique, l’Annelies-Ilena se prépare actuellement à appareiller. Il devrait quitter, probablement autour du 15 novembre, le port néerlandais d’Ijmuiden qui accueille ces jours-ci nombre d’autres très grands navires prêts à s’élancer pour leurs campagnes saisonnières tout autour du globe.
Lundi 11 novembre, pour dénoncer cette campagne de pêche industrielle, plusieurs dizaines de manifestants sont allées brandir une banderole devant l’hôtel de ville de Lorient (Morbihan), dont le maire Fabrice Loher (UDI) est aussi ministre délégué chargé de la mer et de la pêche. « Un bateau capable de prendre 400 000 kilos de poisson par jour et de stocker sept millions de kilos, c’est forcément en défaveur des petits pêcheurs ! », estime Vincent Bouffort, venu se joindre au cortège à l’appel d’Extinction Rebellion. « J’avais entendu parler de lui : il a été surnommé le “navire de l’enfer” par les Mauritaniens pour avoir vidé leurs eaux de leurs ressources. »
Comment un géant pareil, de 145 mètres de long et 24 de large, a-t-il pu obtenir le droit de rafler un tel volume de poissons, qui plus est grâce au quota d’un autre pays que le sien ? Les pouvoirs publics se contredisent à ce sujet et ont bien du mal à assumer cette initiative. Au départ, l’Annelies-Ilena s’était engagé à livrer de la pâte de merlan bleu congelée à la Compagnie des pêches de Saint-Malo, située en Ille-et-Vilaine, qui produit des bâtonnets de surimi et du poisson surgelé. Ses dimensions ne lui permettant pas de rejoindre les installations portuaires de la cité malouine, le chalutier débarquera finalement ses cargaisons aux Pays-Bas et devrait les expédier en Bretagne… par camion.
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